Sénégal : tourisme solidaire et tourisme d’affaires

bird watching.

Relance du tourisme au Sénégal, écotourisme, « bird watching’’, tourisme solidaire et tourisme d’affaires.

Depuis la fin de l’alerte concernant le virus Ebola qui avait un peu plombé la destination, l’on note aujourd’hui un regain d’intérêt pour le Sénégal et de nouveaux tours opérateurs sont intéressés par le pays de la téranga. Entretien avec Alain Noël, directeur de Nouvelles Frontières sur la relance du tourisme au Sénégal.

Nouvelles Frontières Sénégal a récemment organisé des voyages d’étude avec des professionnels du tourisme, dites-nous en quoi ça consistait ?

Nous avons reçu entre octobre et novembre de cette année pas moins de 150 professionnels du tourisme en provenance des Pays Bas. Ce sont essentiellement des responsables d’agence de voyages impliqués dans les ventes. Pour la plupart, c’était leur premier voyage au Sénégal ! Nous leur avons fait visiter les principaux hôtels qu’ils commercialisent sur la Petite Côte ainsi que la Réserve de Bandia, l’Ile de Gorée, le lac Rose et l’ile de Sipo, proche de Toubacouta.

Par ailleurs TUI France (Nouvelles Frontières, Corsair, Marmara, et depuis peu Look Voyages) a beaucoup investi ces mois-ci dans les voyages de presse au Sénégal. Avant fin novembre, une douzaine de journalistes de la presse française généraliste et spécialisée auront visité le Sénégal. L’accent a été mis sur l’art urbain, la culture, la ville de Dakar et les sites touristiques innovants, ceci afin de susciter la curiosité sur la destination.

Quels sont les tours opérateurs intéressés par la destination Sénégal ?

Depuis quelques mois, nous enregistrons un regain d’intérêt de tour opérateurs européens notamment des marchés hollandais, belges, français, allemands, espagnols et portugais . La plupart des programmes sollicités concernent les circuits de découverte et les séjours balnéaires.

Quelles sont les nouvelles tendances touristiques au Sénégal aujourd’hui ?

Le circuit individuel sur mesure est vraiment la tendance sur les marchés traditionnels tels que la France, Belgique et l’Espagne. L’observation de la faune et des écosystèmes, les rencontres villageoises, les visites culturelles et la détente en bord de mer ou de fleuve sont les thèmes les plus sollicités.

Les circuits en groupe attirent les marchés peu initiés à la destination comme l’Europe Centrale et l’Allemagne. Beaucoup veulent combiner le voyage avec la Gambie pour séjourner sur ses plages et faire quelques excursions autour.

Quels sont les exigences des tours opérateurs, hollandais par exemple ?

Ils sont très exigeants au niveau du respect de l’environnement et des populations. Les initiatives locales sont par exemple toujours étudiées avec attention. Enfin, l’hygiène et la sécurité sont chez eux des constantes préoccupations tout comme la compétitivité et la satisfaction de leurs clients Pour ce dernier point, ils ont fait venir une représentante de leur pays afin d’être à leur écoute 7/7…dans leur langue !

Nous avons beaucoup à apprendre de ces pays où le voyage est à la fois un acte courant de consommation et une promesse de dépaysement en toute sérénité qui doit être proche de la perfection.

Comment voyez-vous le futur touristique du Sénégal ? quels sont les facteurs qui vont lui permettre de se développer encore plus ?

Je n’ai pas une boule de cristal, mais je pense que si aucun incident malheureux ne vient entacher l’image du pays, il y a tout lieu d’être optimiste car la promotion sur les marchés émetteurs fonctionne de façon constante depuis quelques années et la géopolitique actuelle joue en faveur du Sénégal.

L’Afrique du Nord, la Turquie et l’Egypte ne sont plus du tout attractives. Du coup, les Canaries et le Cap Vert sont régulièrement saturés en termes de fréquentation. Un vent favorable souffle donc naturellement vers le Sénégal qui doit pouvoir rapidement proposer davantage d’hôtels balnéaires de qualité ou en formule All Inclusive.

C’est cette offre qui attire en effet les gros tours opérateurs internationaux et ce sont eux qui font un effet de locomotive auprès des autres voyagistes plus spécialisés et de taille moindre.

En outre, le maximum doit être fait par les autorités pour que le pays soit jugé sécurisé. Le fait qu’une grande partie de la Casamance soit passée tout récemment de zone orange à zone jaune sur le site du ministère français des Affaires étrangères est un signe très positif. Cela permet d’envisager des projets !

Enfin, certains marchés à fort potentiels comme l’Allemagne ou l’Angleterre ont jusqu’à présent été peu ou pas démarchés. Le jour où ils le seront, le Sénégal peut faire un véritable jackpot !

En tant que réceptif, Nouvelles Frontières Sénégal compte rester sur Dakar ou alors s’installer dans la zone du nouvel aéroport de Diass ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour pour notre siège car la plupart de nos clients et fournisseurs ne sont pas forcement à Dakar. Par contre, notre bureau à l’aéroport devra peut être déménager !

Quelles sont les types d’activités touristiques qui vont se développer et quelles sont celles qui sont appelées à disparaître ?

L’écotourisme, le « bird watching », le tourisme solidaire, le tourisme d’affaires et toutes les manifestations culturelles et sportives ont certainement de belles années à vivre à condition d’être constamment valorisés. Le tourisme balnéaire est quelque peu menacé dans certaines zones de la Petite Côte et en sommeil en Casamance.

Espérons que des solutions seront vite trouvées et que des hôtels de nouvelle génération viendront prochainement s’installer sur les nombreuses plages vierges du pays comme au Cap Skirring, sur la Grande Côte et dans la zone de Mbodiène.

Quelles sont les zones touristiques les plus demandées au Sénégal aujourd’hui ?

La Petite Côte, les régions du Sine Saloum et de Saint-Louis, Dakar et l’île de Gorée.

Source : Au Sénégal

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